Le président iranien Hassan Rohani a annoncé dimanche la prolongation pour un mois de la permission de sortie accordée à 100.000 détenus afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus dans les prisons iraniennes.
« La permission de sortie devait être accordée aux détenus jusqu’à (ce dimanche, dernier jour du mois iranien de Farvardin, mais) elle sera prolongée jusqu’à la fin » du mois iranien suivant, le 20 mai, a déclaré M. Rohani lors d’une rencontre retransmise à la télévision du Comité national de lutte contre le nouveau coronavirus qu’il préside.
Le président iranien a précisé qu’il reviendrait à l’Autorité judiciaire d’appliquer cette mesure.
Le porte-parole de l’Autorité, Gholamhossein Esmaïli, n’a pas directement confirmé l’annonce de M. Rohani, mais a évoqué dimanche le recours à la « clémence ».
« En ayant recours à toute la clémence que la loi autorise, nous prévoyons qu’un nombre important de prisonniers en permission ne reviennent pas en prison, et même qu’un grand nombre de ceux actuellement détenus soient libérés », a déclaré M. Esmaïli, cité par Mizan Online, agence d’information officielle de l’Autorité judiciaire.
La décision finale sera prise le 29 avril, a-t-il ajouté.
En mars, le pouvoir judiciaire avait déclaré qu’un total de 100.000 détenus avaient bénéficié d’une permission de sortie.
M. Esmaïli avait également annoncé qu’environ 10.000 détenus devaient bénéficier d’une grâce décrétée à l’occasion du Nouvel An (célébré cette année le 20 mars). Il s’agit de « diminuer le nombre de prisonniers, compte tenu de la situation sensible dans le pays », avait-il précisé, sans référence explicite au nouveau coronavirus.
L’Iran est de loin le pays du Proche et Moyen-Orient le plus touché par la pandémie.
Selon le bilan quotidien annoncé par le ministère de la Santé, les autorités on recensé 87 décès supplémentaires entre samedi et dimanche, faisant passer à 5.118 morts (sur un total de 82.211 personnes contaminées) le bilan de la maladie Covid-19 en Iran.
Certains à l’étranger comme à l’intérieur du pays estiment que les chiffres du gouvernement sont sous-estimés.
Pour lutter contre la propagation du virus, les autorités avaient ordonné mi-mars la fermeture de toutes les activités non essentielles.
Le 11 avril, elles ont autorisé les activités à « faible risque » de propagation du virus –petits commerces et petites entreprises surtout– à rouvrir dans les provinces, avant d’étendre la mesure à Téhéran samedi.
Lors de son allocution télévisée, M. Rohani a indiqué que les activités « à risque intermédiaire » de propagation du virus pourraient rouvrir à partir de lundi, sans préciser si cette mesure devait s’appliquer à l’ensemble du territoire national ou si elle entrerait en vigueur graduellement.
Le président n’a pas non plus défini précisément le type d’activités concernées.
Ecoles, universités, mosquées, sanctuaires chiites, cinémas, stades et autres lieux de regroupement restent néanmoins fermés dans tout le pays.